Manon Dumais
Depuis Starbuck, ecrit avec Martin Petit, Ken Scott n’avait jamais tourne au Quebec. Cela n’a cependant jamais chome i l’occasion des dix dernieres annees. Ainsi, il a realise Delivery Man, version americaine de Starbuck, Jet Lag, dans 1 scenario de Steve Conrad, et L’extraordinaire week-end du fakir, vendu au sein d’ 160 pays. Sans oublier l’ecriture des versions canadienne, francaise et italienne d’la grande seduction, ainsi que l’adaptation francaise de Starbuck, Fonzy.
« Si aujourd’hui on a besoin d’aller a New York ou a Tokyo, si Paris ou Londres nous font rever, c’est qu’on les a deja vus au cinema. J’suis reellement fier quand https://datingmentor.org/fr/tsdating-review/ un de mes films, ou n’importe quel film quebecois, est vendu a travers l’univers ; ca souhaite dire que le Quebec existe dans la tete des gens de ces pays-la. Il y a quelque chose qui me stimule au fait de penser qu’on fait votre film concernant le marche d’ici, mais qu’il puisse voyager. Di?s que la soiree week-end, c’est le Quebec qui week-end aussi », affirme Ken Scott, de retour Plusieurs Iles-de-la-Madeleine, ou Au revoir le plaisir, son sixieme film a titre de realisateur, fut presente en toute premiere.
S’il s’est fait rare ces dernieres annees, ce n’est pourtant gui?re parce qu’il boudait le Quebec ou que le Quebec lui tournait le dos : « Ca faisait un moment que j’avais envie de revenir travailler au Quebec. J’ai eu l”™occasion de travailler ailleurs parce que des projets m’appellent et que c’est difficile de dire non, mais moi, j’habite au Quebec et j’ai le desir de bosser avec les chefs d’entreprise d’ici, avec des acteurs que j’admire. J’ai ete extremement choye dans votre cas-ci. »
Au revoir le plaisir met en scene quatre freres, le businessman Charles-Alexandre (Louis Morissette), l’auteur William (Patrice Robitaille), le nostalgique Thomas (Antoine Bertrand) et l’epicurien Nicolas (Francois Arnaud), qui se rendent dans leur somptueuse residence familiale d’ete aux Iles-de-la-Madeleine. Sont aussi du voyage les compagnes respectives des deux aines et du benjamin, Valerie (Marilyse Bourque), Audrey (Elizabeth Duperre) et Camille (Charlotte Aubin), et toute leur marmaille.
Deja orphelins de un mere (GenevieveBoivin-Roussy), les freresLambert ont l’intention de repandre les cendres de un pere (Pierre-Yves Cardinal) puis de decider s’ils vendent ou non domicile.
Or, rien ne se passe tel prevu. Nicolas a perdu l’urne et Liliane (Anna LeBreton), gardienne d’une maison, un annonce qu’elle a bien l’intention d’effectuer valoir ses droits sur la maison.
« depuis un tantinet de moi dans chaque frere, revele Ken Scott. Evidemment, comme Patrice joue un auteur, les mecs font immediatement l’adresse avec moi. Ils font assurement votre lien avec lui, mais je m’identifie aux quatre freres, qui paraissent des archetypes. Je les apprecie, j’aime leur dynamique. J’avais envie d’explorer ces quatre freres tres differents, ayant tous une perception tres differente de votre qu’est le plaisir. »
Si les freres Lambert partagent des points communs avec un createur, Au revoir le plaisir n’est nullement un recit autobiographique, jure Ken Scott : « En fera, je n’ai meme pas de freres, que des s?urs. Et puis, j’ai des filles. Toute cette histoire est une transposition ; c’est plus facile de transposer des histoires que de raconter ma vie. On reussit encore plus a toucher des verites parce qu’on n’a nullement le souci de heurter le entourage. Meme Di?s Que J’ai realite reste interessante, il faut que l’auteur lui donne un angle, un angle d’approche, un sens. »
Decouvrir Au revoir le bonheur, c’est renouer avec les themes chers au cineaste, tels la paternite, les liens familiaux, l’esprit communautaire et la figure de l’etranger debarquant en territoire inconnu.
« J’espere qu’il y a une coherence dans bien ce que je fais, qu’on puisse Realiser des liens entre chaque film. J’essaie d’effectuer des films qui me sont personnels, meme s’ils s’adressent a plus de gens. J’essaie de ne pas me censurer, de dire ce que j’ai envie de dire. Meme si L’extraordinaire voyage du fakir est l’adaptation d’un roman [de Romain Puertolas], j’ai l’impression qu’il y avait de moi dans tout ca, ainsi, le theme de l’etranger y etait plus fort que jamais. Quand on m’a envoye le roman, je m’y etais reconnu. »
J’espere qu’il y a une coherence dans bien votre que je fais, qu’on puisse Realiser des liens entre chaque film. J’essaie de faire des films qui me paraissent personnels, meme s’ils s’adressent a plus de gens. J’essaie de ne pas me censurer, de dire ce que j’ai envie de dire.
Fidele a lui-meme, Ken Scott aborde des themes graves avec votre habile melange de sensibilite et d’humour. « Ce que j’aime, votre sont les comedies dramatiques, d’etre interesse par une affaire ou on voit veritablement des enjeux. Dans votre cas-ci, les enjeux sont fort personnels, mais j’esperais m’assurer que le spectateur ait aussi un sourire, qu’il ait envie de lire les personnages, de faire partie en famille. »
S’il reste heureux d’avoir pu tourner au Quebec, Ken Scott le devra toutefois a des instances bien plus hautes que lui : la pandemie et les regles sanitaires.
« Je cherchais un lieu mystique. I l’origine, c’etait la Provence, puis la Havane, mais la COVID est arrivee et on n’avait plus le droit de tourner a l’exterieur du pays. Je n’ai nullement surpris ca comme votre compromis, mais une occasion d’effectuer mieux. Quand on voit le film, on ressent une certaine fierte parce que c’est chez nous. Ce n’est pas une carte postale, mais le visuel que nous offrent les Iles-de-la-Madeleine sert a raconter l’histoire au sein d’ votre lieu exceptionnel, donne une valeur a toute l’histoire. »
Mieux bien, nos paysages grandioses du Quebec maritime lui permettaient d’ajouter une note de melancolie a votre huis clos au grand air ou les quatre freres deviennent tour a tour complices et rivaux, tel dans toute bonne famille.
« Etant donne qu’on a tourne en automne, le vent et les couleurs amenaient une certaine melancolie. Dans ces paysages-la, depuis quelque chose de mystique, c’est extraordinaire. J’ai voulu que tout ca participe a raconter l’histoire », explique celui qui s’est en particulier inspire du Bal ainsi que Nous nous sommes tant aimes, d’Ettore Scola, « maitre en melancolie », ainsi que du Voleur de bicyclette, de Vittorio de Sica.
« C’aurait ete autre chose si j’avais pu tourner en Provence ou a J’ai Havane, mais ca n’aurait si»rement gui?re ete plus. » par exemple une trilogie ?, tel pourrait le suggerer un personnage de la video. « Pas Afin de l’instant… », repond Ken Scott, sourire en coin.
Le film Au revoir le bonheur prend l’affiche le 17 decembre.